Étape 2020 :
À l'assaut des Pyrénées
Un itinéraire chargé d’émotions
🥾 Distance : 285 kms
🕰️ Durée : 12 jours
📍 Départements : du Gers en Espagne
🔁 Boucle : non
Jour 1 : Condom - Montréal
Nous nous retrouvons à Condom le 25 Juillet 2020 début d'un périple qui nous conduira jusqu'à Roncevaux.
Nous avions quitté cette ville au mois d’août 2019 au gite "le champ d'étoile", mais cette année c'est au gite de l'ancien carmel que nous commençons cette randonnée.
Gite très propre, un peu à l’écart du centre où nous retrouvons tous, les quatre sudistes ( Romain, Marie, Yolaine et Yves) et les deux auvergnats (Yann et Julien)
Atmosphère décontractée en cette fin de période de confinement, ou le port du masque n'est pas obligatoire, mais recommandé.
Départ du gite assez tardif, mais l'étape est courte, nous en profitons pour faire un détour et visiter Larressingle, certes à l’écart du GR, mais quel dommage ce serait de passer à coté de ce village un peu à l'écart du temps.
Poursuivant notre route, nous retrouverons deux de nos compagnons au pont d'Artigues, qui tout à leur discussion, ont tracé tout droit et loupé l'intersection, vers le bourg moyenâgeux
Après un sympathique pique- nique dans les sous bois lors duquel nous dégustons un excellent fromage de chèvre marqué d'une coquille saint jacques acquis à Condom, nous arrivons tranquillement à Montréal du Gers. Nous y sommes accueillis avec le sourire et bonne humeur dans l'excellent gite "la halte du rempart" .
Petite douche sympathique, il fait quand même assez chaud sur le parcours, avant un petit arrêt au café sous les arcades tout à coté du gite. Les quatre niçois et Julien, ont ensuite remis en marche les jambes pour aller visiter la villa gallo-romaine de Séviac.
Alors, oui, la côte en partant de Montréal est dure, oui, il faisait chaud et il a fallu faire 4 kms de plus, mais la splendeur du site, les merveilleuses mosaïques datant du IV éme siècle et les commentaires du guide, nous ont largement récompensés de notre fatigue.
Jour 2 : Montréal - Eauze
Après une bonne nuit récupératrice dans cet excellent gite où nous étions seuls et ayant achevé un copieux petit déjeuner composé de produit locaux, nous entamons notre deuxième étape.
J'ai choisi une distance pas trop longue, le confinement ne nous ayant pas permis une pratique sportive régulière. Donc pas de risque et une montée en puissance.
Afin d’éviter la chaleur le départ est prévu à 8 heures, mais Yann traîne toujours et discute de la pluie et du beau temps avec Françoise, notre charmante hôtesse. Journée tranquille.
Nous quittons Montréal-du-Gers en descendant vers la départementale puis, nous prenons, une petite route menant au lac de la Ténarèze. Pendant un bon moment, nous allons suivre, de plus ou moins près, le ruisseau l’Auzoue.
Si la « Ténarèze » est l' une des trois régions de production de l’Armagnac, c’est aussi le nom d’une route très ancienne qui sillonnait la Gascogne du nord au sud. Elle suivait les sinuosités de la crête de partage des eaux entre le bassin de la Garonne et de l’Adour.
Le tracé blanc et rouge nous promène entre champs moissonnés, portions de route, et chemins de terre au milieu des vignes. Après un bref tronçon caillouteux, nous reprenons notre parcours entre deux parcelles de vignes.
Le GR 65 descend un raidillon pour rejoindre la plate-forme de l’ancienne voie ferrée qu’il va suivre, sans discontinuer, pendant sept kilomètres !
Ce tronçon est bien agréable car il se déroule essentiellement à l’ombre, malheureusement il se termine sur le parking d'une grande surface ou nous retrouvons la chaleur accablante pour arriver vers 14 heures à Éauze cité antique, cité médiévale, carrefour économique et agricole du Gers, capitale de l'Armagnac
Étant arrivés assez tôt. Nous appelons la très sympathique Marie France qui tient le gite " La Grange" afin d'y laisser nos affaires. Après une bonne douche nous décidons de prolonger l'expérience de la veille sur le site de Séviac et de découvrir le quotidien d'une cité gallo-romaine avec la Domus de Cieutat et le Musée du trésor d’Eauze, les deux autres sites d'ELUSA Capitale Antique !
Après cette visite passionnante, extrêmement didactique et très riche, nous retrouvons Marie France pour l’apéritif devant un verre de Pousse Rapière.
Ce cocktail doit son nom à la rapière, longue épée légère, ramenée des guerres d’Italie par Monluc et ses capitaines gascons. La liqueur d’armagnac Pousse Rapière, dont la recette ancienne est un secret bien gardé, s’allie avec du vin sauvage (mousseux), méthode traditionnelle, pour donner le cocktail. Pour réaliser cet apéritif, il faut six volumes de vin sauvage pour un de liqueur. Puis après un excellent repas, dans une ambiance très conviviale (nous rencontrons pour la première fois Yves et son épouse Patricia ainsi qu'André un marseillais incollable sur Marcel Pagnol) et... deux verres d’armagnac un cours magistral sur la façon de le déguster et un verre ....de blanche nous montons nous coucher, pour un repos bien mérité.
Jour 3 : Eauze - Lanne Soubiran
Très bonne nuit dans ce gite, malgré la chaleur. Nous prenons notre rythme et le départ est matinal.
Après la traversée au petit matin du centre d'Eauze, qui à conservé son habitat médiéval et ses belles maisons à colombage dominées par la cathédrale Saint Luperc belle église gothique, l’itinéraire blanc et rouge s’engage sur un chemin herbeux passant entre les rangées de vignes.
Si nous voyons encore de nombreux vignobles au cours de cette étape, peu à peu, ce sont les champs de maïs et de tournesols, qui prennent le relais.
En haut d'une côte, nous redescendons, à travers les vignobles, vers les étangs du Pouy. Ces derniers, disposés en cascade, sont alimentés par le ruisseau du Pouy, affluent de la Douze (que nous traverserons un peu plus loin) ; ces étangs sont utilisés pour la pisciculture.
Nous nous dirigeons ensuite vers le village de Manciet, À l’entrée du village, nous franchissons une ligne de chemin de fer désaffectée et arrivons près des arènes. Reconstruites en 1919 après un incendie, elles sont typiques de la région de l'Armagnac et des Landes et sont dédiées à la pratique de la course landaise. Nous en profitons pour faire quelques provisions et les filles partent à la recherche des toilettes installées un peu plus loin sur la place (un peu trivial mais avoir parfois de vrais petits coins pour les filles, c'est pas mal).
Une passerelle au-dessus de la route permet de traverser cette dernière en toute sécurité.
De l’autre côté de l’axe routier, nous effectuons une pause près de l’église Notre-Dame de Pitié. L’édifice est fermé mais, grâce une vitre située dans l’oratoire Saint-Jacques, on peut quand même en découvrir l’intérieur.
Il fait déjà fort chaud, nous croisons au bout d'un chemin creux, la chapelle de l’Hôpital, cette chapelle est le seul édifice subsistant de l'ensemble des constructions de l'ancienne commanderie, c'était une étape pour les jacquets sur le Chemin de Compostelle. Une famille de pèlerins que nous recroiserons plus tard sur notre route y prend ses quartiers pour le repas de midi. Pour nous ce sera plus loin, sur le bord du chemin, à l'ombre des noisetiers
Avant d’atteindre Nogaro, il nous faut encore franchir un ruisseau. Une fois de plus, une descente vers le fond du vallon suivie d’une remontée nous attend. L’ascension vers le hameau de Villeneuve s’effectue, pendant un kilomètre, sur le goudron.
Au sommet, nous avons droit à un dernier chemin herbeux passant au milieu de la campagne. À l’horizon, la ville de Nogaro apparaît...et nous entendons déjà le ronronnement des voitures sur le circuit tout proche
L'arrivée en ville nous plonge dans l'agitation de la ville et le bruit continu que nous avions oublié depuis 2 jours. Passage obligé aux toilettes et petite pause au café ou le passage des poids lourds est infernal. Nous avons bien fait de ne pas choisir Nogaro comme ville étape.
Notre gîte se situant à Lanne Soubiran commune voisine, il nous faut encore marcher 8,5 km pour l'atteindre. En raison de la chaleur, ce parcours quasi rectiligne, sur de petites routes, nous semble interminable mais quel bonheur de découvrir le gite du presbytère et l'accueil chaleureux de Marinette.
Ce gite situé au pied de l'église de Lanne Soubiran est un havre de calme où , après la douche et avant le repas du soir une petite sieste dans les hamacs disposés dans le jardin est la bienvenue.
Nous prenons le repas sur la terrasse, la chaleur peu à peu laisse la place à une douce fraicheur. Nous retrouvons André qui nous récite des passages entier de Pagnol. C'est un régal. Une guitare apparait et l' un des hôtes entonne le "matou revient" de Steve Waring.
Moment de pur bonheur dans la nuit tombante et ce côté tellement plaisant du chemin! Il est temps de s'installer pour notre partie de belote hebdomadaire ( je ne vous donnerai pas le nom des habituels vainqueurs , afin de ne pas froisser certaines susceptibilités). Après avoir salué nos compagnons de soirée, nous regagnons nos chambres pour une nuit calme et paisible.
Jour 4 : Lanne Soubiran - Aire sur l'Adour
Nous quittons Marinette et son charmant accueil assez tôt, comme conseillé lors des randonnées d'été.
Nous suivons brièvement la route et prenons ensuite un chemin de terre passant entre des champs de maïs. Un peu plus loin, le GR 65 entre dans un bois où, après avoir franchi un ruisseau , il progresse en montée sur 1,5 km. À la fin de ce tronçon forestier, nous continuons l’ascension mais au milieu des vignes à présent. Un panneau nous informe d’ailleurs que nous traversons le vignoble de Saint-Mont.
Nous suivons une petite route de campagne et atteignons le point culminant de cette étape. Après avoir croisé et discuté avec un agriculteur des difficultés qu'il rencontre face à la concurrence internationale, nous prenons un étroit sentier entre deux champs de soja.
Le tracé blanc et rouge continue son parcours campagnard passant tantôt le long des vignes, et le plus souvent au milieu des champs de maïs. Autour de nous, on aperçoit régulièrement de grands bras articulés servant à l’irrigation des cultures. Comme un peu partout, les cultures de maïs sont fortement arrosées. À de nombreux endroits, les canons à eau sont situés très près de la route et arrosent celle-ci à intervalles réguliers. Il convient donc d’observer la trajectoire de l’engin et d’ensuite calculer à quel moment passer afin d’éviter ou pas une grosse douche !
Nous rejoignons une route qui nous fait descendre, jusqu’à l’entrée du village de Lelin-Lapujolle. Par une petite côte, nous arrivons au pied de l’église Saint-Michel que nous ne pouvons pas visiter, mais nous retrouvons Yves et Patricia pour une halte boissons et toilettes. Nous descendons ensuite en direction de la plaine de l’Adour. Cette descente se déroule sur de petites routes au milieu des champs.
Après 3 km, un peu avant la route départementale, nous prenons, vers la droite, un chemin de terre parallèle à une ancienne ligne de chemin de fer. Nous longeons la voie ferrée, d’abord sur un chemin semi-herbeux puis sur l’asphalte. Sur ce parcours, un peu avant d’atteindre une aire de pique-nique il est possible d’apposer un tampon sur le credencial.
Le tracé blanc et rouge traverse la départementale et tourne, peu après, vers la droite pour suivre, un chemin herbeux progressant entre les champs de.... maïs. Vers midi, nous arrivons à Barcelonne-du-Gers où nous effectuons, à proximité du lavoir, une pause pique-nique à l'ombre prés d'un lieu de ravitaillement ce qui nous permet de déguster oh rareté, une pastèque fraiche à la grande satisfaction de notre communauté.
Nous quittons le village et rejoignons une autre départementale que nous abandonnons cependant rapidement pour suivre une petite route parallèle à celle-ci. Le GR 65 revient sur la départementale et la longe, sur un kilomètre, jusqu’à l’entrée d’Aire-sur-l’Adour.
Nous franchissons l’Adour et entrons dans la ville.
A l'entrée de celle ci nous nous posons dans un café afin de prendre des rafraichissements puis, réhydratés, nous attaquons la cote à la recherche de notre gite" la chapelle des Ursulines"
J'avais vu un reportage sur ce gite et nous tenions absolument à nous y arrêter. Ancienne chapelle de la congrégation des Ursulines, désacralisée elle est constituée d'un choeur, une nef, une grande sacristie et deux chapelles attenantes. Afin de continuer la restauration de ce patrimoine, la chapelle Ouest et la sacristie abritent un gite avec une capacité de 12 lits . Cette chapelle ouest garde l'authenticité des lieux avec son parquet, ses vitraux, ses allégories et son autel. Nous y retrouvons Yves, Patricia et nous découvrons Alexandre dont la bonne humeur et les anecdotes savoureuses vont nous accompagner pendant quelques jours.
Merci à Gérard et son voisin pour leur accueil. Nous avons profité d'une très belle halte dans ce lieu insolite. Tout était parfait, l'hébergement, le repas et son ambiance dans la lumière un peu voilée des bougies, le petit déjeuner. Gérard sait accueillir et partager. Ce lieu est donc une étape incontournable sur le chemin de Compostelle.
Jour 5 : Air sur l'Adour - Pimbo
C’est par une bonne côte et dans le jour naissant que nous commençons l’étape longue d' aujourd'hui .
Nous passons devant l’église Sainte-Quitterie et, en suivant la rue du Mas, nous rejoignons la route près du sommet, que nous empruntons brièvement puis, au-delà d’un rond-point, nous traversons, un quartier résidentiel.
Le tracé blanc et rouge descend à travers bois, mais toujours sur l’asphalte et rejoint le lac de Brousseau. Par des sentiers gravillonnés et, par endroits, des caillebotis, nous longeons ce lac dans le calme du petit matin accompagné d' Yves, Patricia et Alexandre. Ils vont cheminer avec nous jusqu'à Pimbo.
Nous passons sous l’A65 et montons, via un chemin caillouteux, rejoindre le plateau.
Arrivés sur ce dernier, nous entamons un long tronçon campagnard, en faux-plat. Les lignes droites asphaltées succèdent aux allées rectilignes gravillonnées et ainsi de suite pendant de nombreux kilomètres !
Le GR 65 progresse en lisière d’immenses champs de maïs qui nous entourent. Dans certains, nous remarquons que la partie haute des épis de maïs a été coupée. Ce procédé, s’appelle la castration du maïs. Au lieu de laisser la fécondation naturelle se faire, on cherche à croiser des variétés mâles et femelles différentes, ce qui permettra un rendement du maïs semence bien plus élevé l'année suivante.
Nous quittons le plateau et descendons, à travers bois, franchir un ruisseau ce qui est bien agréable car cela vient briser la monotonie du parcours. De l’autre côté du cours d’eau, nous montons, de nouveau dans les champs de maïs, en direction de Miramont-Sensacq. Nous entrons dans ce village, point culminant de l’étape.
Depuis l’esplanade proche de l’église Saint-Martin, où nous trouvons un banc pour effectuer la pause pique-nique, nous profitons d’une belle vue sur toute la chaîne des Pyrénées, de la Bigorre au Pays Basque.
Nous descendons dans le village et le quittons en suivant...la route. Un parcours, peu passionnant, rendu pénible par la chaleur.
Le tracé blanc et rouge abandonne enfin l’asphalte et par un chemin de terre, nous descendons vers une forêt où nous franchissons, à gué, le ruisseau.
À la sortie de la forêt, nous apercevons l’église de Sensacq vers laquelle nous nous dirigeons.
Vers 15h30, après une bonne petite côte, nous arrivons à Pimbo sous une chaleur torride et nous posons nos sacs au gite communal. Nous quittons nos amis en leur vantant les avantages des tissus en mérinos et d'une étape plus courte que la leur par une telle chaleur! Ils en ont encore pour 7kms.
Nous rendons au centre d’accueil, à côté de l’église, pour y déguster une bière blonde locale.
Le centre d’accueil, géré par la commune, est complètement rénové et il est possible d'y acheter des produits locaux.
Le repas est pris sur la place du village où nous écoutons l'histoire de la bastide et du village contée avec passion par Monsieur le maire tout en essayant d'éloigner de nos assiettes une flopée de petites bêtes qui tombent des arbres qui nous surplombent. Nous apprenons ainsi que Pimbo veut dire en gascon « le thym » que La collégiale Saint-Barthélemy a été construite sur le site d’un ancien monastère, et que le porche roman du XIIe siècle se compose de différentes voussures sculptées.
Après le repas une petite ballade digestive dans le jardin, situé à l’arrière de l’église, nous permet de visualiser les différences que présente l’ensemble.
De retour au gite, nous nous préparons pour notre belote habituelle, mais un orage violent et des éclairs impressionnants illuminant toute la chaîne des Pyrénées ne nous permettent pas de finir cette dernière. Le courant à sauté dans tout le village et c'est à la lumière des portables que nous rejoignons nos chambres.
Jour 6 : Pimbo - Pomps
Le départ ce matin est un peu plus tardif, nous sommes seuls dans le gite et le petit déjeuner se prépare comme à la maison. Tout est prêt, nous n'avons plus qu'a nous servir puis le train train quotidien. On nettoie, on range tout on défait nos lit on charge les sacs et c'est le départ toujours échelonné sur au moins une demi heure. Yann fermant régulièrement la marche
Il fait plus frais ce matin, il y a beaucoup de branches et même d'arbres cassés, traces laissées par la tempête de la veille. Le tronçon de 7 km entre Pimbo et Arzacq-Arraziguet s'effectue malheureusement à 90 % sur de l’asphalte. Nous pensons à nos amis qui la veille on fait ce chemin sous une chaleur insupportable.
Le tracé blanc et rouge descend vers la vallée où, comme hier, les champs de maïs occupent l’essentiel du paysage. Nous franchissons le pont surplombant le Gabas
Revenus à la même altitude qu’à Pimbo, nous traversons la départementale que nous retrouvons plus loin puis encore une route.
Enfin nous atteignons le centre d’Arzacq-Arraziguet. Le groupe se reforme à l'occasion d'une pause boisson toilettes. Nous en profitons pour faire un peu de ravitaillement.
Nous descendons vers le lac d’Arzacq le contournons par la gauche, puis montons dans un petit bois et rejoignons au sommet, une petite route.
Le tracé blanc et rouge emprunte cette dernière puis, poursuit sa descente sur un chemin caillouteux.
Nous arrivons à Louvigny. Un peu après l’église, dédiée à Saint-Martin , nous grimpons un petit chemin creux. Du sommet, nous profitons d’un beau panorama des prairies et des bosquets, plutôt que des champs de maïs (petit répit!). À un carrefour de trois routes, nous prenons celle du centre qui, au-delà de quelques maisons, devient un chemin caillouteux. Pendant deux kilomètres, nous progressons sur cet agréable chemin de crête.
Nous descendons dans un vallon boisé où naît le ruisseau « La Rance » puis, nous remontons, fortement jusqu’au village de Fichous-Riumayou.
C’est à l’ombre, sous le porche de l’église Saint-Giron, que nous faisons de nouveau une pause fraicheur et nous retrouvons la famille de pèlerins et Romain qui avait pris de l'avance depuis notre dernière halte. Pour rejoindre le village de Larreule, le GR ne passe malheureusement que sur de l’asphalte. Un kilomètre après Larreule, nous traversons le Luy-de-Béarn et entrons ainsi réellement dans le Béarn. Les trois kilomètres suivants continuent sur l’asphalte, entre les champs de maïs. Nous atteignons Uzan et prenons la direction de Géus-d’Arzacq.
Ce parcours, de 2 km est entièrement goudronné et passe principalement.... entre les champs de maïs! Nous passons devant l’église Notre-Dame et continuons encore 500 mètres sur l’asphalte avant de profiter du premier chemin de terre de la journée (ouf!).
Le tracé blanc et rouge atteint le village de Pomps où nous sommes reçu avec chaleur au gite communal par Dédé.
Il nous propose de nous installer dans le dortoir qui est climatisé (merci!). Après une douche réconfortante dans des toilettes très propres et spacieuses puisque adaptées pour les personnes handicapées et une sieste, je vais à l’épicerie du village chercher des boissons pour tout le groupe ainsi que pour notre hôte.
Nous nous installons à l'ombre sous les arbres et nous devisons gentiment de la pluie et du beau temps, de l’absence de pèlerins cette année. Dédé est très sympa et s'adapte à nos désidératas pour le repas du soir (Marie est végétarienne ne partage pas la garbure, spécialité du Béarn préparée par notre hôte). Franchement un bon moment, un gite très agréable et un accueil chaleureux.
Jour 7 : Pomps - Sauvelade
6 heures du matin, c'est le réveil on va tranquillement prendre le petit déjeuner dans le réfectoire du gite et nous retrouvons la famille de pèlerins, nous prenons le temps de discuter et puis c'est le départ. Il fait encore nuit et comme la veille le GR chemine en grande partie sur du goudron jusqu'à Castillon.
Si les ¾ de ce parcours s’effectuent à plat, nous avons droit, à la fin, à un bon raidillon.
Au sommet, nous découvrons, dans le centre du village, près de l’église Saint-Pierre, un beau manoir Renaissance. À la sortie de Castillon, nous descendons un chemin de terre forestier. Nous passons le ruisseau et nous rejoignons la route que nous poursuivons jusqu’à Arthez de Béarn sans hélas passer par la chapelle de Caubin, mais cela nous fera gagner un bon kilomètre sur cette longue étape.
Nous traversons tout le village profitant d'un marché local pour un ravitaillement: fromage, charcuterie, pain et un petit café pour un coup de peps . Nous continuons le long d'une départementale, puis d'une autre, pendant 1,5 km.
Si nous quittons la départementale, pas de petit chemin pour autant, nous poursuivons encore sur du macadam durant un kilomètre. Enfin nous quittons la route pour progresser sur un chemin caillouteux qui descend progressivement. Ce tracé, bien agréable, passe notamment dans un bois.
De retour sur le goudron, que nous ne quitterons que trop rarement aujourd’hui, nous prenons la direction d’Argagnon. Ce tronçon, passe principalement entre les champs de maïs et nous devons, comme précédemment, nous méfier des canons enrouleurs servant à l’irrigation. Même s’il fait chaud, nous préférons éviter une douche !
Petite pause boisson près de l’église Saint-Pierre d’Argagnon. Le tracé blanc et rouge descend ensuite derrière les glissières de sécurité et nous traversons la départementale un peu plus loin et empruntons la route jusqu’à Maslacq.
Sur cet itinéraire, nous franchissons successivement la voie ferrée, le gave de Pau et l’autoroute ....
Arrivés a Maslacq, nous passons devant le château qui, comme le fait remarquer Yann, a beaucoup souffert, puis devant une tour, seul vestige d'un édifice ruiné adjacent celui du premier château. En dépit de son état de délabrement, l'architecture et le décor sculpté de la tour sont impressionnants.
A la sortie du village nous quittons la route sur la gauche pour emprunter un chemin longeant le gave entouré de champs de mais et de canons à eau. Au bout de ce chemin au Guironolé nous attaquons une forte pente en sous bois. Au sommet de cette côte, pause boisson bien méritée et à cette occasion, nous apercevons le complexe chimique de Lacq en contrebas.
De l’autre côté de la départementale, descente d'une petite route passant entre champs et prairies jusqu’à une ferme. Au-delà de ce bâtiment, nous abordons le plus beau tronçon de l’étape: un étroit sentier remontant le lit boisé d’un ruisseau.
De retour sur l’asphalte, nous effectuons une petite pause à proximité d’un point d’eau.
Nous montons jusqu’à une petite route et descendons ensuite, en lisière d’un bois, dans la vallée du Laà avant d'atteindre le village de Sauvelade ou nous passerons la nuit au gite du p'tit Laa et nous découvrons une magnifique église.
Jour 8 : Sauvelade - Aroue
C'est une longue étape qui nous attends aujourd'hui et après le rituel du matin, il faut rapidement se mettre en chemin.
J'attends Yann et nous cheminons de concert d'abord sur des routes au milieu des prairies où les vaches ne prêtent même pas attention aux marcheurs. Nous traversons ensuite plusieurs hameaux qui bien souvent se résument à une ou deux fermes puis descendons vers un ruisseau. A peine celui-ci franchi, la pluie qui menaçait depuis un moment nous oblige à sortir nos vêtements de pluie. Nous montons ensuite sur l'autre versant. Ici, la pente est raide et on transpire dans nos veste imperméables à l’extérieure. Arrivés au sommet, nous continuons, sur le chemin de crête. Sur ce parcours, nous passons à côté d' immenses hangars agricoles ouvert vers l'extérieur ou s’ébattent des milliers de canards... de futurs magrets et foies gras.
Nous croisons un paysan jovial qui nous en explique l'élevage de la réception des poussins jusqu'à l'abattage. Il est passionné et amoureux de son travail. Nous le quittons à regret et descendons, en pente douce, dans la forêt. C'est le moment d'enlever enfin nos vestes qui une fois bien secouées rejoignent les sacs.
Le tracé blanc et rouge poursuit sa descente en sous-bois, puis nous franchissons un ruisseau à l'entrée du village de Méritein. Après l’église, nous nous engageons sur une route parallèle. Grâce à un souterrain, nous passons sous la route et entrons ensuite dans les faubourgs de Navarrenx. Nous traversons toute la bastide en direction du gave d’Oloron. Le GR pénètre dans le centre de Navarrenx en passant la porte Saint-Germain.
C'est jour de marché, nous retrouvons nos compagnons qui ont tracé depuis ce matin.
Nous nous répartissons les achats pour le casse croute de midi, Yolaine m'indique le syndicat d'initiative où je peux compléter ma collection de tampons. Avec Yann nous décidons de trainer un peu et de prendre un petit café sur la place. Nous quittons la ville sans oublier de saluer quelques mousquetaires. Nous franchissons le gave d’Oloron sur un magnifique pont de pierre. La circulation est intense ici. Sur l’autre rive, nous suivons, en légère montée, la route sur plus d'un kilomètre. Nous quittons la départementale et grimpons, par un sentier, vers le centre de Castetnau-Camblong. À la sortie du village, nous descendons un chemin gravillonné passant entre bois et prairies. Après la traversée d'un ruisseau, nous montons une large allée forestière puis, redescendons, sur le même revêtement, vers un autre ruisseau.
Peu après ce cours d’eau, le GR 65 rejoint une petite route qu’il emprunte sur environ 1 km.
Au terme de ce tronçon asphalté, nous prenons, sur la droite, un chemin de terre montant vers le coteau boisé. Bien dissimulé dans la végétation, nous découvrons un genre de mirador qui est en fait une palombière puis descendons un chemin herbeux, en lisière de forêt, menant à un ruisseau.
De l’autre côté de ce cours d’eau, nous grimpons, entre champs et prés, un chemin caillouteux aboutissant à la départementale.
Nous retrouvons Romain, Marie, Juju et Yolaine. Ayant déjà parcouru pas loin de vingt quatre kms nous nous octroyons une pause boisson.
De chaque côté de la grand-route, des haltes ont été aménagées pour permettre aux pèlerins de se reposer un peu. Nous optons pour l’abri proposé par un producteur de pâtés, foie gras et confits et nous décidons d'installer la nappe et de casser la croûte .Nous sommes tous fatigués. Heureusement il ne fait pas trop chaud et c'est bien agréable de se poser sur des bancs et de regarder passer les quelques rares pèlerins qui fréquentent le GR cette année.
Après cette pause, de près d’une heure, nous atteignons le hameau de Cherbeys et prenons ensuite la direction de Charre. Le tracé du GR nous faisant remonter sur 500 mètres la D 244 puis redescendre par la D 23 la même distance nous décidons avec l'ami Yann de couper ce tronçon d'asphalte inutile.
Arrivés de l’autre côté de la D23, nous longeons la grand-route pendant 600 mètres et franchissons, sur celle-ci, le Saison. Cette rivière marque la frontière entre le Béarn et le Pays Basque.
Nous atteignons rapidement Lichos, premier village basque que nous rencontrons. Nous effectuons un petit détour par le cimetière pour faire le plein d'eau et nous ne manquons pas d’admirer l’église Saint-Grat qui abrite un buste reliquaire de saint Grat, premier évêque d'Oloron, natif de Lichos. Nous découvrons que l’église possède une galerie ou tribune ; nous en verrons de nombreux autres exemples dans les prochains jours...
À la sortie de Lichos, nous traversons une départementale et entamons une nouvelle ascension: 1,8 km sur une petite route progressant entre les champs de maïs. Ce parcours est pénible car il s’effectue, sur une route goudronnée, en plein soleil, et nous commençons à ressentir un peu de fatigue. Courage, le gite n'est plus très loin.
Au sommet, le tracé blanc et rouge tourne à gauche et continue, sur la même route, durant 700 mètres. Nous bifurquons à droite et descendons un chemin de terre qui se termine, à l’approche de la D11, par un raidillon. En suivant la départementale sur 400 mètres, nous arrivons à la ferme Bohoteguia, où se termine, enfin , cette étape. Ce gîte se situe à un kilomètre du village d'Aroue.
À peine arrivés Yolaine et Marie me font signe de vite leur donner mes affaires sales car elles vont lancer une machine. Ni une ni deux, me voilà sous la douche. Quel bonheur !!!
Le gite est magnifique, extrêmement bien tenu par la famille Barneix qui accueille des pèlerins depuis 1990. Tout est bien organisé, pour notre bien être. Nous serons tous dans la même chambre . Comme il y a la possibilité de se faire masser j'en profite ainsi que Yann et Marie. Ce n'est pas le plus grand massage que nous ayons eu sur le chemin, mais c'est quand même agréable.
Après un apéritif pris sur la belle terrasse ou nous faisons connaissance avec les autres pensionnaires en discutant des nos point de départ et nos prochaines étapes : raccourcis, ravitaillements, c'est déjà l'heure du diner pris dans la grande salle commune.
Toute la famille Barneix y participe et nous sommes servis par une jeune fille qui prend son rôle très au sérieux. Le repas est excellent dans une bonne ambiance. Encore un gite à recommander. Avant de débuter notre traditionnelle partie de belote, notre hôtesse nous explique la route à prendre afin de rejoindre Saint Palais notre étape du lendemain. Effectivement suite au Covid le gite où je pensais faire halte à Ostabat ne reçoit pas de pèlerins cette année. Il a donc fallu modifier nos plans. Ce qui nous vaudra demain une étape plus courte enfin pas pour tout le monde...
Jour 9 : Aroue - Saint Palais
Copieux petit déjeuner, salutations et remerciements à nos hôtes et c'est le train train habituel avant de débuter la journée.
Premiers prêts, Romain, Marie, Yolaine et moi nous quittons Aroue et la ferme Bohoteguia pour entamer cette étape.
Nous progressons pendant 700 mètres sur la D11 et tournons, juste après le château de Joantho, vers la gauche.
Le tracé blanc et rouge emprunte, sur deux kilomètres, une route montant légèrement, entre champs de maïs et prairies. Petit moment de stress: nous sommes brusquement stoppés par un chien qui, avec force aboiements, ne nous laisse reprendre notre chemin que lorsque tout son troupeau a rejoint son pâturage. Lorsque nous abandonnons enfin cette route c’est pour grimper franchement un large chemin caillouteux, au milieu des pâturages. C’est en restant sur le même chemin que nous descendons progressivement de la crête en direction d’un petit bois. Le chemin, redevenu plus caillouteux, se prolonge en lisière de forêt et retrouve, un peu plus loin l’asphalte. Nous atteignons le village d’Olhaïby où nous effectuons un détour de 300 mètres pour aller découvrir l’église romane ainsi q'un point d'eau.
Par une lucarne, nous pouvons admirer l’intérieur de l’église. Yann et Juju sont derrière nous en compagnie d'Alexandre croisé sur le chemin. Au-delà d’Olhaïby, nous avançons, sur une route de campagne desservant plusieurs exploitations agricoles. À la ferme Jaurriberria, nous prenons, vers la gauche, un chemin de terre progressant, durant 2,5 km, sur le plateau.
Le GR 65 retrouve l’asphalte au lieu-dit « Benta » ; c’est ici que la variante menant à Saint-Palais débute. Nous avons faillis la louper car 2 gros tracteurs et leurs propriétaires en grande discussion, nous masquaient les poteaux indicateurs. Laissant partir le GR à gauche, nous prenons à droite un chemin de terre en lisière de forêt d'abord en ligne de crête puis par une bonne descente jusqu'à Kinkilenea où nous rejoignons une route goudronnée.
En tentant de lire les noms des hameaux et lieux-dits traversés, on se rend vite compte que l’on est pleinement entré dans le Pays Basque. Suite à une mauvaise lecture de la carte nous partons vers la gauche pendant 500 mètres avant que je ne corrige mon erreur pour nous diriger vers la chapelle d'Uhaldea. A hauteur de la chapelle nous recevons un appel de Julien qui manifestement à loupé la variante et à continué sur le GR il est à Larribar. Après examen du Topo je lui conseille de poursuivre jusqu’à la stèle de Gibraltar et de reprendre le sentier jusqu'à Saint-Palais. Ce problème étant pour l'instant résolu nous poursuivons sur cette route pour rejoindre la D12 et les faubourgs de Saint Palais jusqu'à un énorme rond point. À la sortie de ce dernier tout à coté de l’hôpital local nous atteignons vers 12h30 notre gite "La maison Etchecougnenia", où nous attendrons l'arrivée de Yann suivi de près par Juju que nous aurons bien soin de chambrer pour son gros détour involontaire.
Jour 10 : Saint- Palais - Saint Jean Pied de Port
Très longue étape aujourd'hui aussi donc: réveil matinal avant de quitter notre hôtesse à 6 heures et direction le centre de Saint Palais que nous traversons de nuit. Nous passons la Bidouze et les rues silencieuses sous l'éclairage des réverbères. Nous atteignons les zones périphériques et rejoignons la D 2933. Puis, par une route goudronnée nous atteignons un petit chemin de terre joliment boisé de diverses espèces dont les noms sont régulièrement indiqués par panneaux. C’est suite à une forte montée que nous arrivons sur un plateau qui nous offre une vue dégagée sur les Pyrénées au soleil levant et une impressionnante sculpture. Après cette rude grimpette c'est le moment de faire une pose et quelques photos. C'est ensuite par une route goudronnée descendante que nous atteignons la stèle de Gibraltar.
Cette stèle, posée en août 1964 par le docteur Urrutibehety symbolise le point de rencontre présumé de trois Chemins menant à Compostelle : la voie de Tours (via Turonensis), la voie de Vézelay (via Lemovicensis) et la voie du Puy (via Podiensis). Après une nouvelle pause photo, nous traversons la D302 et reprenons l’ascension sur la draille où nous croisons énormément de brebis. Ce long chemin rocailleux nous amène au point culminant de l’étape (286 mètres d’altitude). Si la montée est raide et fatigante, la vue qu’elle offre depuis le sommet est magnifique. Nous progressons, pendant 400 mètres, sur la crête puis, nous nous posons quelques minutes sur un banc devant la chapelle de Soyarza, afin de profiter d'un superbe point de vue sur les montagnes environnantes. Le GR 65 quitte ce bel endroit en descendant un chemin très rocailleux. Au-delà d’une stèle de forme discoïdale, la piste devient plus praticable et atteint, à 145 mètres d’altitude, Harambeltz.
Nous nous dirigeons vers un bois dans lequel nous marchons, durant un kilomètre. Ce parcours, sur de larges chemins de terre, descend jusqu’à un ruisseau puis, grimpe d’une cinquantaine de mètres. À la sortie de la forêt, nous descendons sur une petite route asphaltée, passant entre les prairies. Le ciel est totalement dégagé et nous pouvons ainsi pleinement profiter du paysage, bien vallonné, qui nous entoure. C’est par un sentier très rocailleux, bordé de murets de pierre sur son début, que nous descendons vers le village d'Ostabat. Nous trouvons un café et nous en profitons pour une petite pause agrémentée d'un tampon de crédencial que je serait le seul à avoir. Les maisons d’Ostabat, de style bas-navarrais, se caractérisent par un encadrement de pierre qui part de la porte d'entrée et englobe les ouvertures sur l'axe de symétrie de la façade ; c'est ce qu'on appelle la « bouteille ». Des inscriptions écrites en latin, français ou basque, apparaissent généralement au-dessus de la porte principale de bon nombre de maisons du Pays Basque à partir du XVIe siècle, et perdurent sous différentes formes jusqu'au début du XXe siècle. Sur les linteaux les plus anciens figurent le nom de la maison, celui des fondateurs et l'année de construction. La pause finie, Nous traversons le village et empruntons, la petite route menant au gîte Gaïneko Etxea où nous aurions pu passer la nuit précédente si la Covid n'avait pas bouleversé mes plans. Nous continuons, en légère descente, sur un chemin de terre ombragé. Ce beau tronçon est de courte durée car, très vite, nous revenons sur le goudron. Nous rejoignons la D933 et progressons, pendant 400 mètres, sur le bas-côté gauche de cette départementale. À l’entrée du village de Larceveau, le GR 65 quitte la grand-route et progresse sur une route parallèle à cette dernière. Nous traversons le hameau avec ses belles maisons si typiques, blanches et rouges qui donnent au Pays Basque ce petit supplément d'âme. Les Basques ont choisi de recouvrir la pierre des façades de leurs habitations de chaux blanche. Les volets sont peints de la même couleur que les autres pièces de bois des façades. Très souvent, ils sont d'un rouge foncé appelé « rouge basque » ou d'un vert soutenu. Puis de nouveau nous longeons la départementale, sur 450 mètres, et passons à côté d’un abri - refuge pour pèlerin avec un point d'eau. C'est le moment d'une pause fraicheur et parfait pour remplir nos gourdes. Un peu plus loin, nous franchissons une barrière métallique et suivons un beau sentier surplombant la grand-route. Après un kilomètre sur cet agréable parcours, nous revenons, une fois de plus, à la D933.
Le tracé blanc et rouge remonte la départementale, sur 500 mètres, jusqu’à la croix de Galzetaburu, culminant à 274 mètres d’altitude. Le GR nous fait alors traverser la départementale tout en haut d'une côte dans une zone extrêmement dangereuse, sans aucune visibilité pour rejoindre, toujours sur une route goudronnée, le hameau Gamarthe où un point de ravitaillement est noté sur le Miam Miam mais n'existe pas. C'est donc sous le porche de l’église à l'ombre et non loin du robinet et des toilettes du cimetière voisin que nous nous posons pour le repas de midi. ll fait chaud et le cheminement le long de cette départementale est peu plaisant. Un peu ragaillardis, nous revenons, après 800 mètres, à la D933. Ensuite, durant six kilomètres, nous avançons sur le macadam; des petites routes passant essentiellement entre prairies et bosquets. Ce parcours, relativement plat au début, propose sur la fin, deux bonnes montées. Après le hameau de Bussunarits, nous prenons la D120 sur un kilomètre et découvrons, sur la gauche, le château d’Apat. Il fait de plus en plus chaud et le chemin est long depuis ce matin. Notre petite troupe s'étire sur la route à la recherche d'ombre. Personne ne parle. Vers 14h, nous entrons dans le village de Saint-Jean-le-Vieux. Yann et moi décidons de faire une pause au café sur la place. Les autres préfèrent tracer jusqu'à Saint jean Pied de Port de peur de ne pas trouver le courage de repartir.
J'avoue que cette pause d'au moins une heure à l'ombre est la bienvenue ainsi que la limonade glacée. Nous quittons le village et par de petites routes, nous parcourons péniblement les kilomètres nous séparant de la fin de l'étape. Le chemin est encore long. Nous traversons la rivière le « Lauribar » et montons (de 169 à 215 mètres d’altitude) la route jusqu’à son croisement avec la départementale. En longeant la citadelle, nous atteignons la porte Saint-Jacques (inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998) qui marque l’entrée dans Saint-Jean-Pied-de-Port. Enfin!!
Alexandre, arrivé la veille, nous y accueille avec chaleur. Après une pause photo devant la porte Saint-Jacques, nous descendons dans le village en empruntant la rue de la Citadelle. Cette rue étroite et pavée, grouille de monde. C'est la première fois depuis notre départ que nous rencontrons autant de pèlerins de différentes nationalités. Nous sommes un peu sonnés par la fatigue, la chaleur et le monde. Nous trouvons rapidement notre gite situé en face de l'accueil pèlerin.
Jour 11 : Saint Jean Pied-de-Port - Honto
Ça y est nous y voici le "franchissement des Pyrénées" étape mythique m'ayant fait rêver depuis le début de l’aventure.
C'est pour en arriver là que j'ai construis cette randonnée, pour ce passage se distinguant à la fois par son coté physique, nous allons passer de 170 à 1344 mètres d’altitude, mais aussi par sa dimension historique.
J'ai, depuis le départ du Puy, ressenti une grande émotion et beaucoup d'humilité en mettant mes pas dans ceux qui m'ont précédés sur ce chemin, mais ici la perception est beaucoup plus palpable.
Donc après avoir salué les pèlerins avec qui nous avons partagé le repas la veille et pris un petit déjeuner copieux, nous laissons nos sacs au gite et nous grimpons vers partie haute de la cité , protégée par une imposante enceinte fortifiée. La partie haute de l’enceinte a été remaniée au XIXe siècle, avec l’aménagement d’un chemin de ronde. Nous y déambulons tranquillement sous le brouillard matinal avant de redescendre dans le village en empruntant la rue de la Citadelle. Cette rue étroite et pavée, aux façades alignées, dont la plupart des maisons sont des hébergements pour les marcheurs est peu fréquentée ce matin. Nous en profitons pour faire quelques emplettes pour midi. Yann n’hésite pas et se charge d' un gâteau basque. Il le portera jusqu'à Honto, notre première étape dans cette ascension. Nous récupérons nos sacs, remercions chaleureusement notre hôte avec les trois mots de basque qu'il nous a appris et prenons enfin le départ sous le soleil.
Nous arrivons à la porte Notre-Dame qui fait face au pont de la Nive et au quartier de la rue d’Espagne. À côté, l’église de l’Assomption, où nous nous arrêtons pour une pensée à tous nos anciens. Nous franchissons le pont sur la Nive et empruntons la rue d’Espagne jusqu’à la porte d’Espagne. À peine avons nous passé cette dernière que le Chemin entame sa longue ascension en direction du col de Bentarte.
Les cinq premiers kilomètres, jusqu’à Honto, s’effectuent sur l’asphalte ; c’est paraît-il la partie la plus pentue du parcours. La route que nous suivons est dénommée « route Napoléon » car aménagée du temps de ce dernier lors de la campagne d’Espagne (1808).
Étant partis tard nous ne croisons personne pendant les premiers kilomètres qui ne sont franchement pas très durs. Cela change à partir du troisième kilomètre et nous rattrapons quelques pèlerins déjà fourbus par le soleil et par le poids de leur sac. La côte est raide, mais nous arrivons rapidement à Honto : un peu trop rapidement d'ailleurs, car le gite n'est pas encore ouvert et il nous faut patienter une bonne heure avant de poser nos affaires non pas au gite même mais en chambre d’hôte.
J'avais pourtant bien réservé pour le gite mais Jeanne Ourtiarge, malgré son âge sait bien mener son affaire.Nous ne discutons pas et nous nous installons dans nos chambres.
Le lieu est exceptionnel avec une vue à couper le souffle sur la vallée. Les chambres sont superbes avec des sanitaires de qualité.
Après la douche, nous nous installons sur la terrasse pour déguster l'excellent gâteau basque et nous nous organisons pour une partie de belote, un tournoi de tennis de table ainsi qu'une agréable sieste. Toute une après midi de détente franchement très, très agréable et bienvenue après 11 jours de marche.
Le repas organisé dans la salle à manger spacieuse est agréable, nous rencontrons d'autres pèlerins qui comme nous se rendent à Roncevaux, mais n'y passeront pas la nuit. Nous ne les reverrons plus.
Le départ étant prévu à 6 heures nous ne nous attardons pas trop et regagnons nos chambres où une bonne nuit nous attend.
Jour 12 : Honto - Roncevaux
Après une bonne nuit et un petit déjeuner roboratif, nous regroupons nos affaires et vérifions que nous n'avons rien oublié.
On enfile les chaussures, on passe les bras dans les bretelles du sac et ça y est, c'est le départ sous les étoiles.
Nous quittons la route pour un chemin de terre montant en lacets. Au terme de ce tronçon un peu raide, d’environ un kilomètre, où notre groupe s’étire, c’est à nouveau sur l’asphalte que nous avançons et ce durant 8,5 km. Le ciel s’éclaircit de plus en plus et nous pouvons ainsi pleinement profiter du splendide panorama au soleil levant.
Nous arrivons au magnifique refuge d’Orisson (810 mètres d’altitude), où quelques randonneurs effectuent une pause. Avec Yann nous les imitons en prenant un petit café face à la vallée , dans le jour naissant à coté d'une statue de la vierge
Passé le refuge la route devient moins pentue. Le tracé blanc et rouge atteint, 2,5 km plus loin, le lieu-dit « Karossa Uskali ».
Un peu plus haut, nous apercevons, dressée sur un rocher un peu à l’écart de la route, la Vierge de Biakorri dite Vierge d’Orisson (1100 mètres d’altitude). Le vent y souffle assez fort, et nous ne nous y arrêtons pas bien que Romain et Julien y aient fait une pause. Nous contournons ensuite un col où se situe l’ancienne redoute de Château-Pignon. En cours de route, nous sommes tout à coup surpris de découvrir des dizaines de chevaux galopant en liberté sur l'autre vallon.
Nous croisons enfin le food truck dont je connais l'existence suite à un reportage. Il propose l'achat de quelques denrées , nous y prenons des œufs durs ainsi que des bananes et nous faisons apposer, sur nos credencial, le dernier cachet français.
nous arrivons à la « Croix Thibault ». Là, le tracé blanc et rouge prend, sur la droite, un chemin herbeux. C’est sur ce dernier que nous franchissons la frontière franco-espagnole. Une stèle indique que pour Saint-Jacques-de-Compostelle, il reste 765 km à parcourir...
Nous passons ensuite au col de Bentarte (1344 mètres d’altitude) et arrivons à la fontaine de Roland qui permet une pause fraîcheur. Après celle-ci, une grande stèle nous annonce que nous entrons sur le territoire de la Navarre .
Le chemin, presque horizontal, traverse une belle hêtraie où les sol est doux sous nos pieds, pendant environ deux kilomètres. Après ce moment de répit, nous retrouvons un chemin caillouteux montant vers le point culminant de cette étape : le col Lepoeder (1430 mètres d’altitude). Finalement la montée n'a pas été si éprouvante, car depuis Orisson c'est une montée très régulière, sans à coup. Nous avons, depuis le Puy, franchi des passages beaucoup plus compliqués.
Nous posons nos sacs pour la pause déjeuner sur une zone herbeuse d'une moelleux jamais rencontrée jusqu'à présent.
Nous enlevons nos chaussures et reposons nos pieds sur cette douce moquette. Nous retrouvons d'autre pèlerins qui nous envient notre place ainsi que la famille que nous n'avions plus vue depuis Pomps et c'est avec plaisir que nous avons fait plein de selfies .
Au sommet, il ne nous reste plus qu’à descendre vers Roncevaux et pour cela nous avons deux possibilités: un parcours forestier annoncé comme étant assez raide et dangereux (option prise par Romain, Julien et Yann) ou la variante, un peu plus longue mais plus aisée, passant par le col d’Ibañeta. C’est, la seconde option que nous choisissons Marie Yolaine et moi. Cet itinéraire suit une petite route goudronnée décrivant de nombreux lacets ; ces derniers peuvent facilement être évités grâce à d’étroits sentiers. Le parcours est agréable, sans aucune difficulté.
Nous atteignons le col d’Ibañeta, ou col de Roncevaux (1060 mètres d’altitude), où se dresse une chapelle moderne qui semble abandonnée.
Après un dernier kilomètre, en légère descente, en lisière de forêt, nous arrivons, vers 15h30, devant la collégiale de Roncevaux. C'est un immense bâtiment, partiellement rénové pouvant accueillir en temps normal 183 personnes. Nous ne serons que 50 ce soir.
Dés notre arrivée, il faut s'adresser au bureau des pèlerins
Ici les mesures de protections contre la Covid s’appliquent avec rigueur: attente à l’extérieur, port du masque. Nous sommes appelés à tour de rôle pour faire tamponner notre crédencial et valider notre réservation. Petit moment de frayeur, Yolaine a traversé la frontière en clandestine elle n'a aucun papier d'identité sur elle. Heureusement nous arrivons à joindre Martine qui nous envoie une copie par mail de sa carte d’identité, ce qui semble convenir pour valider sa réservation.
Nous ne pourrons intégrer le gite qu'à partir de 17 heures, toujours pour les mêmes raisons sanitaires.
A l’extérieur du bâtiment, nous rencontrons d'autres marcheurs arrivant par petits groupes. Nos trois amis finissent par nous rejoindre. Pour eux la descente n'a posé aucun problème particulier, mais les connaissant , nous n'avons pas regretté notre option plus prudente.
Il est encore tôt, et bien qu'il fasse chaud, nous partons à la découverte de ce magnifique endroit.
Parmi les constructions du complexe monastique, un monument s’impose : la collégiale Santa Maria. L’église, construite en pierre calcaire, au début du XIIIe siècle, est de style gothique français La façade est flanquée, sur sa gauche, d’une tour qui conserve son aspect défensif originel. À l’intérieur de l’édifice, l’autel principal est présidé par une statue de la Vierge de Roncevaux devant laquelle nous allumons un cierge.
Il fait bon et le calme et la sérénité nous accompagnent.
Un peu à l’écart, la chapelle del Espiritu Santo est aussi connue sous le nom de « Silo de Charlemagne » puisque la tradition l'identifie à la sépulture que le roi franc fit construire pour Roland et les autres chevaliers, morts au cours de la bataille de Roncevaux. Juste à côté, l’église dédiée à Saint-Jacques est un petit bâtiment gothique construit au XIIIe siècle. Hélas nous ne pourrons en visiter aucune car les visites en sont limitées.
Nous choisissons un des cafés pour assouvir notre soif. Toutes les places à l'ombre sont occupées aussi nous nous installons à l’intérieur. La déco est vieillotte, le personnel peu aimable, qu'importe, nous sommes tous ensemble, physiquement peu éprouvés. C'est le dernier jour et tous nous avons un pincement au cœur, Demain matin Les "Transports Claudine" viendrons nous chercher avec ponctualité à 7 heures, et nous conduire par 3 chauffeurs différents à Condom, notre point de départ
Au total nous aurons parcourus environ 285 Km en douze jours.
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